Le sar qui ne voulait pas mourir de S. Foppolo

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parGuillaume Eugene

Stephan Foppolo,  42 ans (en 2015), pèche sérieusement depuis l’âge de 20 ans sur le golfe du Lion, de la Camargue à Sète.

Il a eu comme coéquipiers Alain Charrière, Jean-Sébastien Ray, Patrick Maruhenda et Jérôme Roche, avec qui il sort le plus souvent aujourd’hui. De manière moins régulière, il se fait accompagner de Jean-Baptiste Clauss, d’Aurélien Bouzon, de Mickaël Paz et de Gregory Salvet.

Palmarès: 

Vainqueur des trophées nationaux 2004/2015 (deuxième en 2011 et troisième en 2014)

Vainqueur des trophées Ivara 2001/2005/2015

Vainqueur des régionaux par équipe 2000/2013/2015

Vainqueur des régionaux individuels 2007/2008/2009/2011

Multiple vainqueur du trophée Perez

Vainqueur du marathon des Aresquiers

Vainqueur du marathon de Carnon, et multiple vainqueur du trophée Dessault

International :

Vainqueur par équipe de la Kristiansund Cup en Norvège 

3ième du trident de Neptune en 2000 (Tunisie)

Le sar qui ne pouvait pas mourir ou comment j’ai failli casser une arbalète…

Un beau jour de fin juin il y a quelques années la météo était au top: soleil, pas une pousse de vent et une température d’eau de 18 degrés! Je prends le bateau et commence à grimper sur le tombant du large de Carnon pour faire quelques agachons en quête d’un beau poisson. Je m’équipe et me mets à l’eau et constate que je vois le fond environ dix mètres. Ca s’annonçait bien. Première descente amorcée et là, à environ neuf mètre de profondeur, je rentre dans une thermocline glacée, à faire frémir une morue norvégienne! Evidemment en bas c’était désert à part quelques rares bogues 4m au dessus de ma tète. Après m’être pas mal déplacé, le constat est là: eau glacée partout et poisson nulle part. La seule option qui me reste c’est de chercher très en terre dans moins de 8m d’eau. Effectivement à cette profondeur la thermocline est absente mais le beau temps de ce samedi là a fait sortir tout ce qui flotte à moteur des ports environnants et c’est partout l’enfer même ancré avec la bouée au dessus de la tète. Néanmoins j’insiste et tire quelques poissons (pas gros du tout). La zone du bord étant aussi très petite j’arrive rapidement sur le dernier coin appelé « les mattes de Foulquier ». Là une poche d’eau magnifique cristalline est présente. Je me glisse dans l’eau avec le 1m, palme 10m pour rejoindre la roche et vois de la surface un très gros sar d’un bon kilo et demi qui tourne au fond nonchalamment, l’écaille brillante et l’œil bête signe précurseur d’une mort annoncée!

Je m’approche doucement, j’effectue un canard discret avec la fluidité du marsouin, et à portée, lâche un tir parfait … parfaitement pourri qui rate sa cible de 2cm! Le sar s’écarte à peine et continu ses huit au fond de l’eau. Je réarme, refais le canard, ajuste et effectue un tir moisi à coté ! Je ne comprends pas comment je peux louper par deux fois l’inloupable!

Le sar quant à lui pris d’une pulsion suicidaire se pose au fond entre deux pierres! Il me prends pour un c.. celui-ci me dis je! Tant pis je vais me l’occire, et entame à nouveau une descente tout en m’écartant de biais pour le prendre de coté. Je retire et reloupe! Là, le tir le zèbre sur le dos et croyez vous que le quidam fuirait toutes nageoires dehors loin de moi?

Que nenni !!! Un rien moqueur face au manchot qui tente de le toucher celui-ci ne trouve rien de mieux que de rentrer son corps sous une pierre ridicule avec toute la tète dehors. A cet instant je me dis que cette fois c’est impossible de le louper. Mais le mal est fait et le doute m’habite! Je descends crispé et tendu comme un string sur une plage agathoise et ce qui devait arriver arriva à nouveau! Je tire comme un bourrin, tape la roche qui a fait un bruit d’apocalypse et qui réveille brusquement de sa torpeur le débonnaire poisson! Celui-ci a disparu en un éclair et avec lui une partie de ma fierté de chasseur sous marin!

J’ai tout de même vérifié sur le bateau la flèche et l’arbalète sous tous les angles mais le constat était là! Tout était en ordre ! Je ne sais toujours pas à l’heure où j’écris ces lignes comment j’ai pu tiré ce jour là 4 fois un sar suicidaire gros comme un ballon de foot et le louper autant.

Stephan à Palma de Majorque en janvier dernier

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