Championnat D'Europe en Turquie
Amandine Gomez Championne d’Europe !
Amandine, sur la plus haute marche du podium
Le championnat d’Europe vient de se dérouler dans les eaux d’Erdek en Turquie, et 3 de nos représentants étaient titulaires. En effet, le sélectionneur Stéphane Buisson et son assistant Marc Foyer avaient désigné Guillaume Eugène et Mathieu Gonzales comme représentants français avec le Ciotaden Quentin Roustan comme troisième titulaire. Et, côté féminin, notre jeune championne Amandine Gomez allait être titulaire avec Marina Henin (Basque) pour nous représenter. Le remplaçant officiel était Valentin Gallièro, qui a parfaitement assisté Guillaume tout au long du repérage et du championnat. Le reste de l’équipe a été secondé par Stéphane Dudon, Christian Cerboni, Alain Moggliacci, Christophe Defunti, Marceau Roustan, Yvan Lopez.
La belle équipe de France au championnat d’Europe 2024
Au repérage, nos 5 compétiteurs trouvent de très nombreux corbs et labres. Il est clair que le poids va compter, la maille est à 700g pour les labres avec un quota à 5, mais il faudra faire des poissons de plus de 1 kg pour bien se classer. Pour les corbs, c’est pareil avec un quota à 3 poissons. Les fonds sont assez déconcertants, cela ressemble à la Bretagne mais avec des milliards de tonnes de moules. De toutes tailles, les moules poussant même sur des tapis de moules mortes qui constituent le fond. Toutes les pierres jusqu’à 30 m sont recouvertes de moules. Au niveau visibilité, c’est variable entre 5 et 10 m sur les 15 premiers mètres avec 18 ou 20 degrés. Et profond ? Pas une écaille. Guillaume repère tous les jours entre 30 et 50 m avec le même constat, pas de vie, froid, parfois cristal, parfois 10 m de boue pour arriver au fond et une couche claire en bas. Au niveau des poissons vus, au-delà des corbs et labres qui sont omniprésents, quelques congres (surtout pour Quentin), quelques loups et mulets au bord, et des sparidés en boule, parfois des demi-tonnes en pleine eau, des sars, des pointus. Quelques postes à dentis (et même un à trou pour Quentin).
La joie de se dire que c’est le dernier jour de repérage, enfin !
Le premier jour, Amandine se place 5e avec un beau pourcentage de 77% qui lui laisse toutes ses chances pour le second jour, elle réussit à prendre le quota de 5 labres sur une zone grande mais difficile, avec 60 compétiteurs dans l’eau. Les 2 Turcs se placent aux premières places mais cela reste accessible. Marina a plus de mal, beaucoup de concurrence, peu de réussite mais le top 10 reste accessible. Pour les garçons, les Turcs écrasent un peu le pourcentage, Guillaume et Mathieu se placent 14e et 15e avec un poisson de retard sur le 6e. Ils ont 52%, comme beaucoup de compétiteurs. Quentin suit à 44%. Rien n’est joué, mais ce fut dur. Guillaume a été dans la galère pendant 3h, toutes ses pierres étaient vides, il lui a fallu, pour se sauver de la déroute totale, un petit exploit sur les corbs et une belle intuition de se décaler sur les profondeurs plus importantes. Les 3 Français ont réussi à faire les quotas de corbs et de labres mais n’ont pas réussi à faire les autres espèces (à part Mathieu avec un sar et 9 poissons valables, Guillaume étant mieux classé avec 8 poissons par rapport au poids, lire ci-dessous). La France est 5e par nation, l’Italie, l’Espagne sont devant mais prenables, la Croatie et la Turquie ont sûrement trop d’avance.
Quelques photos du premier jour:
Quentin et Marc, au départ du championnat d’Europe
Guillaume et Valentin, le premier jour
Marina lors de la pesée
Le second jour, Commençons par les garçons… Quentin et Mathieu se classent dans le bon lot du jour. Mathieu avec son résultat de la veille arrive à se maintenir 15e avec 8 poissons, ce qui est une belle place pour un premier championnat international individuel, bravo à lui. Quentin, à 9 poissons dont un loup, mais perd malheureusement des places avec un corb non valide, le quota s’envole. Guillaume de son côté, au coude à coude avec Giacomo de Mola connaît un départ canon, avec 3 très gros corbs et un avantage sur ses concurrents. Il enchaîne avec un congre pris en concurrence avec le Croate et enchaîne avec la suite de son parcours (voir ci-dessous). Malheureusement, comme pour Quentin et son corb, un labre ne passe pas, il perd le bonus du quota et le podium final… Il termine 4e du jour, à quelques points du premier, 7e du général.
Un grand bravo à lui, c’est un superbe résultat. Du côté des nations, la France reste 5e, les 2 poissons non valables coûtent le podium, mais c’est un beau résultat collectif, d’autant plus que l’entente et la collaboration entre les compétiteurs ont été parfaites.
Le classement Masculin
Que dire de la victoire d’Amandine ? Quel exploit ! La championne gagne largement la seconde journée avec 8 poissons, les 2 quotas de labres et de corbs. Elle a fini au milieu des autres compétiteurs, et a réussi à prendre les derniers points dans les dernières minutes pour gagner ! Bravo Amandine, tous les pêcheurs sous-marins de la région Occitanie sont très fiers de toi.
Marina de son côté, débute sur la même pierre que Giacomo et Guillaume et arrive à prendre ses premiers corbs. Elle arrive à bien se classer sur cette seconde journée, pour conserver une place dans le top 10. Bravo à toi.
Le classement féminin
Quelques photos du second jour:
Marc Foyer, Quentin Roustan, un commissaire, Mathieu Gonzales et Stéphane Buisson (le second jour)
L’équipe de France avec quelques amis Algériens et Tunisien
Amandine et Stéphane lors de la pesée
Amandine Gomez (Championne d’Europe) :
3 mois de préparations à chercher des fonds pour pouvoir partir, 13 jours de voyage, 9 jours de repérages, 2 jours de compétition, et la victoire… Le 20 mai, nous partons avec une partie de l’équipe de France (Quentin Roustan, Guillaume, Valentin Galliero, Christophe, Mat Gonzalez, Marina Helluin et Yvan). 5 jours de repérages à partager les bateaux. Le 26 mai, le capitaine et le coach nous rejoignent. Le 29, Stephane Dudon, mon pilote, arrive pour préparer la compétition. Le 30, nous découvrons toutes les nations lors de la cérémonie d’ouverture et nous préparons nos stratégies. Le 31, grand stress mais je suis sereine, j’ai bien bossé. Je me rends compte qu’il y a vraiment beaucoup de monde et que ça va être difficile malgré la grande zone. 1ère pierre à corb, notre bateau est lent et un compétiteur a déjà tiré dans la pierre. Chaque pierre que nous avons faite a déjà été visitée. Sur une mauvaise manipulation, nous cassons la marche arrière du bateau, ce qui ne facilitera pas la tâche à Stef. Nous partons sur une faille, à l’arrivée un Portugais a déjà tiré 2 labres, mais en cherchant autour j’en sors deux autres. Nous partons sur une autre pierre à corb. À peine là-bas, je me rends compte que j’ai oublié ma lampe sur le spot d’avant (oups). Demi-tour, on récupère la lampe et on retourne au caillou. Je tire un corb, j’enrage, impossible de sortir le poisson et ma flèche. Je devais tout miser sur les labres. 6 minutes avant la fin, il ne m’en manque qu’un. J’en vois un glisser dans une toute petite pierre, c’était ma dernière chance pour fermer la catégorie. Dans un angle minuscule, je le tire mais impossible de le sortir, de l’autre côté, je vois un éboulement alors j’entame le terrassement. Il ne me reste qu’une minute, c’est ma dernière apnée avant de devoir remonter sur le bateau avec ou sans poisson. J’enlève chaque pierre jusqu’à ce que je puisse l’attraper à 14 h 24. Il est 14 h 25, nous retournons au point de départ bateau à sec (pour vous dire qu’on a navigué !). Déçue de moi, ça ne m’aide pas à aborder sereinement le second jour. Je termine septième avec 5 poissons de plus d’1 kg, ce qui m’apporte 9000 points au classement, à 2000 points de la 1ère. Je suis contente de mon résultat sur le classement, mais j’appréhende le 2ème jour qui me paraît vraiment difficile (petite zone). Le lendemain, beaucoup de stress, mais je reste concentrée sur le parcours. Stef me pose sur ma 1ère pierre, je tire un corb, on part un peu plus profond pour en tirer un autre, puis je commence à ouvrir la catégorie labre avec 2 poissons isolés. Nous partons sur un point où il y a déjà 2 autres compétiteurs dont Mat. Après quelques apnées, je pars car je ne suis pas à l’aise de chasser entre eux. Je pars finir les corbs jusqu’à ce que mon commissaire me dise que j’ai la bouée d’un autre, nous faisons demi-tour jusqu’à la pierre d’avant (pardon Mat de t’avoir volé ta bouée). 30 minutes avant la fin, il manquait 3 labres. Au milieu de la zone, je vois un paquet d’une dizaine de bateaux. Je demande à Stef de me jeter en plein milieu. Je mets un bon rythme, ce qui me permet de fermer mon quota de labres. C’était génial de pêcher autour de champions comme Malen Sart et bien d’autres. On arrive à la pesée, j’espère maintenir ma 7e place, mais je n’espère guère en gagner. Nous assistons à la pesée des autres filles. Je passe en dernière, toute l’équipe de France me fait comprendre que j’ai gagné la journée et que je serai peut-être sur le podium. Je n’y crois pas, je ne réalise pas. Arrive le podium, la troisième place revient à la Norvégienne Lidija Vukic. La deuxième place est pour la Croate Ivana Bralic et pour la 1ère place, j’entends mon prénom. Très heureuse, je monte sur le podium avec le drapeau de la France et toute l’équipe qui me soutient derrière. Sur le classement général, j’aurais fini 24ème sur 56. Ce que je trouve incroyable. 2 jours plus tard, j’ai encore du mal à me dire que c’est vrai, mais la France a gagné. La France est de retour. Alors merci à tous, j’espère pouvoir vous accompagner le plus longtemps possible. Je tiens à remercier nos partenaires qui nous ont permis de partir et tous ceux qui nous ont soutenus : MTTI Spearfishing Marseille, Acer Nautic, Harpon Club Agathois, Frédéric Lavion, les compétiteurs et les clubs… et toutes les personnes dans l’ombre. Il y a 1 an, je commençais les compétitions « pour essayer ». La FFPSA, l’équipe de France, capitaine, coach, mon pilote et mentor, vous m’avez fait grandir et vous m’avez tellement appris. Je retiendrai cette phrase, tu te reconnaîtras : « Il y a ceux qui y sont et ceux qui rêvent d’y être ». Dans 1 mois, j’aurai 22 ans et je pourrai dire qu’à mes 21 ans j’ai été championne d’Europe. Merci TC Birol Senkul pour ta gentillesse. Quentin Roustan, merci de m’avoir aiguillée et accompagnée sur ce repérage, on s’est bien débrouillé ! T’es trop fort. Bravo Mat, machine, t’es un exemple pour moi, tellement honorable, merci pour ta sagesse. Valentin, merci pour ton aide précieuse, tes conseils, tu es assidu et toujours motivé, enfin t’es un monstre… Marina, belle rencontre, merci de m’avoir rassurée, la compétition fut compliquée, mais tu as largement ta place, tu as fait une très belle pêche et tu es largement capable de finir sur le podium. Capitaine Stéphane Buisson et coach Marc Foyer, toujours là pour remettre les pendules à l’heure et nous rassurer, on ne pourrait pas rêver mieux que vous pour nous accompagner, merci pour tous ces moments. Papi Cerboni, Alain Mogliacci, Marceau et Christophe Defunti, merci pour le soutien et votre énergie positive. Venir à Marmara pour nous aider, c’est dingue ! Mon mentor qui m’a tellement appris, t’es un pilote en or quand tu ne casses pas le câble de marche arrière ou que tu ne me passes pas un gun avec la sécu. Tu m’as fait évoluer depuis 2 ans et tu as encore tellement à m’apprendre mon Stef, merci pour tout. Je terminerai mes remerciements par Guillaume, tu as cru en moi quand je n’y croyais pas en m’amenant à la pêche, au championnat de France, à Palma et maintenant ici. Tu es un exemple et le meilleur guide possible. Cette expérience restera gravée à jamais ! Le 1er juin, ce n’était pas ma victoire, mais la nôtre, celle de la FFPSA Actualités et de tous ses adhérents, de tous ceux qui nous soutiennent. Alors pour cela, merci à tous. Et vive la France.
Guillaume Eugène (7e) :
Tout d’abord, je tiens à remercier ma fédération FFPSA, mon président, et toutes les personnes qui ont œuvré à ce que cela soit possible. Merci à tous les bénévoles, à tous les donateurs, à tous nos sponsors et soutiens. Merci encore, ce fut tellement compliqué d’en arriver là. Pour ma part, après le mondial de Laredo où je n’ai pas pu défendre mes chances à cause de la blessure au tympan, j’avais à cœur de bien faire et de rentrer à ayant le sentiment de ne pas avoir de regret. Le premier jour, j’ai débuté sur une zone très prometteuse mais malheureusement et bizarrement, tout était vide. Et cela, malgré le fait que j’étais seul sur chacun de mes points. Au bout de 3h, je n’avais que 4 labres, et je n’avais rien vu d’autre. J’ai enfin réussi à fermer ce quota avec un dernier poisson au bord mais avec vraiment aucune option valable devant moi pour commencer à faire des corbs. Toutes les pierres ayant été déjà visitées, je choisis de descendre le long d’un tombant où une multitude de chasseurs sont depuis le début de la compétition. Je trouve une boule de corbs sur 32 m, des poissons qui sont descendus à cause des autres compétiteurs et je boucle mon quota en quelques apnées entre 32 et 34 m. Je finis au bord, à la recherche d’un loup ou mulet mais en vain. Je me place 14e à un poisson de la 6e place. Le lendemain, je débute au coude à coude avec Giacomo sur une pierre à gros corbs sur 10 m. Bizarrement, nous sommes que 3 compétiteurs, dont Marina, sur cette pierre, alors que je craignais un embouteillage. J’arrive rapidement à prendre 3 gros poissons (1,5, 1,6 et 2 kg) tandis que Giacomo n’en a qu’un. J’enchaîne mon parcours avec 2 congres, un labre, et un sar, je sais que je suis dans le coup, il me reste 3h, pour faire 4 labres et le quota. Ce fut dur, compliqué, et péniblement, j’arrive à faire 3 labres valides. Il me reste 30 minutes et un dernier labre. Je le trouve enfin, il reste 20 minutes, je finis comme la veille au bord à la recherche de loups et de mulets mais en vain… Malheureusement, le dernier labre est trop juste, je finis 4e du jour, proche, très proche des premiers et je remonte 7e. Le dernier labre me coûte le bonus du quota et le podium. C’est un peu amer, mais globalement, je reste satisfait de ma prestation, n’ayant perdu aucun poisson croisé. Je me retrouve, en plein top 10, entouré de champions, ce n’est déjà pas mal ! Que dire de la suite… La victoire d’Amandine Gomez, que d’émotion, bravo encore. Je suis tellement fier de toi. Championne d’Europe, le podium, la Marseillaise… Que dire ? C’est trop. Notre équipe finit 5e avec une très belle première participation de Quentin Roustan et de Mat Gonzales. Bravo les amis. C’est un beau résultat, cela prouve que nous sommes dans le coup ! Nous avons parfaitement joué la stratégie d’équipe et je suis fier de vous. Merci à notre capitaine Stéphane Buisson, à notre coach Marc Foyer, à tous nos accompagnants, Marceau, Christophe Defunti, Stéphane Buisson, Christian Cerboni, Alain Moggliacci, Yvan Lopez. Je remercie aussi mon sponsor Pathos. Je remercie aussi, ma famille, mes parents, mes amis, pour tout le soutien que vous m’apportez. J’ai gardé le meilleur pour la fin.
Merci à toi, mon Valentin, merci pour ces 12 jours passés ensemble, merci pour tout. Tu as été au top ! Sans toi, que faire ?
Guillaume et Valentin avec les gros congres et les gros corbs !
Mathieu Gonzales (15e) En attente